ET LA LUMIÈRE FUT ! | LE QUOTIDIEN DE L’ART

Je suis heureux de partager avec vous ce très bel article de pleine page écrit par Alison Moss du Magazine LE QUOTIDIEN DE L’ART, paru ce mardi 6 décembre, sur mon travail et mon œuvre « Variations de Lumière opus 6 ».

Et la lumière fut !

Source originelle dont émanent toutes les choses, la lumière est aussi aux fondements des créations d’Éric Petr : « La lumière est un pinceau ; le papier, le capteur », résume-t-il. 

Son écriture photographique, réalisée à partir de poses longues, s’inspire de la visite de lieux « chargés d’énergie » – qu’il s’agisse d’un paysage naturel, d’un site archéologique, ou lié à la croyance – dont il cristallise les « vibrations silencieuses »

Présentée du 20 au 23 octobre au Salon des Réalités Nouvelles, rendez-vous consacré à l’abstraction et à ses différentes formes depuis 1946, sa série Variations de lumière op.6 (2022) a remporté le prix décerné par Le Quotidien de l’Art. 

Les clichés, datés d’il y a trois ans, ont été réalisés lors de sa visite à Okinawa, au Japon, dont il dévoile, en négatif, la lueur de la lune reflétée sur la mer. 

Préférant, de manière générale, ne pas révéler les sources d’inspiration de ses motifs abstraits, le photographe souhaite ainsi privilégier une rencontre purement émotionnelle avec l’œuvre. Car c’est justement celle-ci qui guide sa démarche : « Lorsque je me rends sur un site, j’essaye de rentrer dans un état méditatif, de me perdre, tout en restant à l’écoute de ce qui m’environne. Ce n’est que lorsque je perçois la puissance ou la magie de l’endroit, et l’émotion dont celui-ci est chargé, que j’ai envie de le photographier », confie-t-il.   

by ALISON MOSS
LE QUOTIDIEN DE L’ART

Éric Petr 
Variations de lumière op.6
2022, installation de 8 photographies
Octoptyque 54x64cm       

Cliquer sur l’image pour lire le texte dans le Magazine Le Quotidien de l’Art

QUAND LA PHOTOGRAPHIE NUMÉRIQUE A SUCCÉDÉ À L’ARGENTIQUE

Dans les années 2000, j’ai repris mon activité photographique, après avoir fait une pause de 10 ans tout en continuant une réflexion sur l’image, mais en essayant d’exploiter cette fois-ci l’image avec les outils HyperText Markup Language, pour faire simple, le langage HTML. 

À l’époque, la qualité du numérique ne permettait pas de penser des projets sur des grands tirages. Les appareils du début des années 2000, ne proposaient pas grand chose au dessus de 10 ou 12 millions de pixels et souvent pour les appareils les plus sophistiqués. Qui plus est, le traitement de l’information, la qualité des capteurs et la réactivité des appareils étaient très en deçà de ce qui existe aujourd’hui sur le marché et bien entendu de l’argentique. 

Il faudra attendre les années 2010 pour que la technologie numérique se démocratise et propose une alternative convenable à celle de l’argentIque. 

Durant toute cette décennie, je me suis donc orienté vers des projets dont le support n’était pas le papier mais la feuille Internet qui dispose d’une surface infinie et à partir de laquelle on peut concevoir un rapport au cadre et à la photographie totalement nouveau.

Parmi de nombreuses expériences, le projet TrAveRséE2nUiT réalisé en 2004 fait partie de mes réflexions sur la photographie où l’image est libre de tout cadre, ou presque. Seuls, son propre cadrage et sa disposition à l’intérieur de cette feuille numérique sans fin (mais avec un départ tout de même), constituent les vecteurs qui orientent le regard et l’attention du lecteur.

TrAveRséE2nUiT porte une réflexion sur ce passage de l’ère de l’argentique à celle du numérique. Une traversée où toute une industrie technologique, photographes, tireurs, éditeurs et galeries, disparaît au dépens d’un autre système qui relève, lui, d’une technologie plus moderne et plus accessible à tous mais comportant encore de nombreuses imperfections. Ce que l’on pourrait appeler une période de chaos où chacun doit résister, composer, changer et évoluer dans ce terrible tsunami technologique.

TrAveRséE2nUiT est un plan film de 36 vues de 28 Mpx (768x1024x36 pixels), révélant l’image moderne de la photographie.

Préférez, pour visualiser cette Traversée de Nuit, une lecture en plein écran.

Bonne voyage !!!

Blog Pozekafee Traversée de Nuit 2004
http://www.pozekafee.net/eric.petr/traversee2nuit/


Voir TrAveRséE2nUiT : http://www.pozekafee.net/eric.petr/traversee2nuit/

LA PHOTOGRAPHIE MOUVEMENT OU LES SUITES NOCTURNES DE ÉRIC PETR

zzb 0x88CBCF03 | Éric Petr

La photographie mouvement
ou les Suites nocturnes d’Eric Petr
par Jean-Paul Gavard-Perret

                I. Pré-visions
Il est de bon ton de faire comme si dans l’art photographique tout allait de soi et comme si les règles étaient parfaitement connues, admises, voire immuables. Il n’en demeure pas moins que dans toutes ses options – fortement enveloppées de technicité ou non – la photographie n’est pas un objet sans aspérités ni surprises et peut se prêter à toutes les manipulations. Ceux qui l’oublient la limitent souvent à une belle petite mécanique bien huilée, un jouet inutile à peine construit déjà brisé.
Eric Petr propose une appropriation qui tend à replacer l’épreuve photographique en ce qu’elle est : une langue que trop souvent on efface ou que d’une certaine manière on altère sous le prétexte qu’il s’agit là d’une activité ambiguë où divers champs se croisent. Force est de constater que beaucoup d’interventions photographiques repérables témoignent d’autres préoccupations que l’art lui-même et déplacent le champ esthétique vers d’autres : éthique, social, politique, etc. Mais les véritables marques du débordement et du franchissement de la photographie restent, comme Eric Petr le prouve, d’une bien autre nature.
L’aventure est esthétique : une langue s’y inscrit selon de nouveaux schèmes et circulations.


              II. Meta-morphoses
Eric Petr propose la transformation du médium par essence spéculaire dans une déterritorialisation qui tourne le dos aux archaïsmes premiers. La photographie acquiert un autre langage. Le « Esse Percipi » (être, c’est percevoir) de Spinoza est en quelque sorte brouillé. Sans pour autant que l’artiste accorde aux effets d’abstractions lumineuses une fonction transcendantale. Dans sa diaphanéité, les couleurs semblent en mouvement et comme pourvues d’un corps. L’avancée des techniques de l’image n’y est pas pour rien. La photographie n’est plus celle d’un monde perçu ou d’un sujet percevant, mais d’un rapport original entre les deux autant par la facture que l’ambition du projet.
La corporéité du monde comme la choséité de l’image sont transformées. Il faut renoncer à saisir « du paysage » envisagé comme une totalité dans l’ordre de la connaissance. De même, il convient de renoncer à croire chez le photographe à une métaphysique de la transparence. Face à l’illusion « réaliste », fidèle, objective, « naturelle » de la réalité, entretenue par la foi en un « Signifié transcendant » jaillit une autre dimension. A l’image de Diogène tournant le dos à la ville, le créateur semble tourner le dos au paysage pour mieux revenir à lui. Comme frappé par la foudre, il ressuscite en faisceaux lumineux comme rejaillissent les fantômes. L’être s’y efface, la nature se ramène à son rien.
En leurs ruissellements ou plutôt zébrures et glissements, les couleurs investissent sur fond noir les photographies d’Eric Petr. Le regard s’emplit de ce déversement de lueurs. Ce n’est pas la lumière banale du dehors mais son suspens filtré. C’est de la couleur habitée mais qui ne dit rien hors d’elle. C’est pourquoi il faut regarder de telles photographies dans le silence.


               III. Dialectiques
Ce qui est absent ou attendu est répandu par les couleurs que rehaussent par touches les lignes. Les couleurs les déplacent et les exaltent. Tout est là mais comme hors de prise. Alors est-ce vraiment donné si c’est hors de prise, est-ce hors de prise puisque c’est  donné ?
Par la couleur, l’absence se lève de partout. Elle en émane, elle est présente. Selon le renversement de la stratégie d’Eric Petr les couleurs « font » paradoxalement jaillir le noir : il n’est là que par elles qui le serrent de près si bien qu’il s’efface par celles qui autorisent sa présence. Dans cette dialectique tout se joue.
N’est-elle pas, au fond, celle de l’art en général ? C’est l’avancée vers l’extase la plus nue et excentrée faite de mouvements contraires qui s’épousent dans l’épreuve de la photographie qu’on définira comme sans « objet » si ce n’est qu’elle-même. Elle ne trouve rien à étreindre – comme il arrive ordinairement dans l’extase. Elle est saisie ou proie d’un saisissement mais ne sait rien elle-même.
D’où la béance qui retient. Elle ouvre la photographie. Voici donc l’élan pur, l’énergie issue du monde pour aller où ? Il n’y a pas de terme, pas d’issue, du monde ne reste que son départ. Sur la photographie, il change et se fait léger, en suspens de lui-même.
Dans une telle œuvre, le monde qui était un terme n’est plus qu’un départ. Ce dont, un jour (ou une nuit), on part. La photographie elle aussi en part, s’en détache. Mais pour nous rappeler à nous, à ce rien qui soit du monde – si ce n’est des lumières (pas des éclairages) à son sommet, à son extase. Nue comme un désert cette extase. Comme ses couleurs. On y brûle. On s’y consume.


                IV. Poésie pure
La photographie d’Eric Petr ne dévoile pas selon une narration idéologique. Elle ne répond pas à une sorte d’utilitarisme : s’il faut fournir notre société en images, le photographe ne s’en préoccupe pas.
Il ne fait pas dans le productivisme ; les masques et les miroirs complaisants. Il laisse à d’autres le monde désolé et convenu des praxis communicationnelles.
A l’inverse, Petr libère la photographie de formes anciennes et périmées sans oublier néanmoins que c’est au moyen de la part la plus primitive de son histoire que la photographie est devenue irremplaçable. Pour être « neuve », elle n’a pas forcément besoin de célébrer l’avènement du réel. Le nouveau formalisme par un retour à des formes « simples » le remplace. Par elles, l’extension de la photographie reste donc possible.
L’artiste crée donc une production d’actions supplémentaires au déjà-vu et partant des découvertes premières de la photographie en passant par les expérimentations abstraites dadaïstes sur le médium. Il crée un supplément de langage qui n’est plus le simple faire-valoir de la représentation.
Dans une telle œuvre, l’imagination n’est pas morte et aucun accident de l’Histoire ne peut en venir à bout. Elle n’est plus fourre-tout ou l’accumulation iconique mais son opposé radical entièrement programmé vers la recherche d’une sorte de poésie pure. La photographie est donc un objet qui change. Mais pas n’importe comment.
Elle ne se contente plus de répéter et de décliner du réel. Elle devient un néo constructivisme particulier : il crée le mouvement par l’image fixe. Preuve que la photographie est toujours à réinventer. Petr en pousse plus loin les flux, respirations, flottements par des suites nocturnes. Sous une apparente abstraction, la figuration n’est jamais absente. Mais cette présence filtre par un pas de côté, une présence intense mais décalée. Elle introduit de l’espace dans l’espace à la recherche d’un paysage inspiré qui ne se voit que dans un tintement plastique.
Exécutée froidement, chaque photographie recèle la puissance de l’agitation. Eric Petr y retient l’essence du vivant. Aux arêtes vives du réel l’artiste préfère des concavités plus subtiles. Là où semble trôner le chaos et l’irréel se concrétise une autre figuration dont la structure échappe en un devenir incessant par énergie et mouvements.


               V. Finir
La photographie est dégagée de tout ce qui n’est pas son langage pour mettre en grâce dans les pesanteurs par l’épreuve de la disjonction qui tient d’un soulèvement, d’une élévation. Il ne s’agit ni de colorer le monde, ni de raconter une histoire. Il faut au contraire aller vers des « déconstructions ». C’est pourquoi les chromatismes instaurent un rapport important. Tandis que la couleur garde une capacité d’ensemencement le noir permet, en devenant un portant intérieur, leur « coupe sombre ». Vidée de toute chair, l’image n’est pourtant pas que l’ombre d’elle-même, elle est réenchantée.
Et par ce chant mystérieux des formes en dissolution, Eric Petr ne suggérerait-il pas ce qui jaillissait des profondeurs de l’inconscient en un lapsus célèbre de Pierre Loti – « ma mère vient de m’ouvrir » – en lieu et place de « ma mère vient de mourir » ? L’Imaginaire ouvrirait donc à la rupture essentielle afin de faire rentrer l’abstraction dans le circuit du médium le plus réaliste. Il s’agit, à travers le noir, de faire jaillir les images les plus naïves et sourdes qui n’ajoutent rien, n’élargissent rien. Elles ne font que renvoyer à l’affolement dont elles sortent, comme le cri absurde à la douleur et à la joie.

© Jean-Paul Gavard-Perret


Texte issu du livre de photographies d’Éric Petr
« SPIRITUELLES ODYSSÉES » édité chez CORRIDOR ÉLÉPHANT
en série limitée 250 exemplaires, numéroté et signé

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Éric Petr | Spirituelles Odyssées un livre numéroté et signé

DIFFRACTIONS

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光 0x3877BF03 © Éric Petr, 2017

Dans mes images, la matière visuelle est redéfinie, les objets sont décomposés pour être réassemblés selon des volumes et des plans complexes, redonnant une nouvelle conception de notre vision du monde.

Pablo Picasso changeait par son regard expressif, la perception des objets et l’espace qui nous entoure pour surprendre et interroger le spectateur.

À ma façon, je recompose notre perception du monde en une retranscription des informations ressenties dans un langage fait de matière visuelle.

Les vibrations ou les impressions que je ressens en certains lieux sublimes, sont capturées par le prisme (ou le pentaprisme) de mon appareil photographique pour prendre forme dans le champ de notre perception visuelle, tout comme les ondes lumineuses (cette matière informe de particules élémentaires) qui passent à travers le sténopé d’une boîte noire pour prendre forme à nos yeux par leur simple diffraction.

En quelque sorte, il s’agit de suggérer au lecteur de ressentir ce qui est, plus que de voir ce qui était.

A priori, la lecture ne semble pas directe mais au fur et à mesure que l’on découvre mes images, on trouve petit à petit les clés nécessaires à leur lisibilité et leur compréhension.

Dans une époque où l’on a besoin de comprendre tout immédiatement, où le temps rythme et ordonne nos émotions, l’intemporalité de mes photographies presse l’observateur à s’arrêter, à suspendre son temps, à faire abstraction de son quotidien pour pénétrer les multiples strates de mes images et libérer son subconscient.

PHOTOGRAPHIE COULEUR OU NOIR&BLANC ?

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Tōkyō Shinjuku (version couleur) | Éric Petr

Couleur ou noir&blanc ?
That’s always the same question!

En dehors des avis personnels de chacun, la préférence pour la couleur ou pour le noir&blanc n’a pas vraiment d’importance ou plutôt, l’importance que l’auteur a eu d’en faire le choix.

Il n’y a donc pas à préférer la couleur du noir&blanc pour ce qui concerne la photo de quelqu’un d’autre. C’est l’auteur qui utilise ces variantes et ces effets comme une matière qui appuiera et portera son discours.

Cette question se pose toujours à l’auteur et jamais au lecteur puisque le lecteur attend précisément de l’auteur qu’il lui raconte quelque chose. Une histoire qui sera soit, en couleur soit, en noir&blanc.

Un auteur se retrouve toujours face à lui même et dans sa solitude.
Tous les conseils qu’il demandera seront vains et aucune réponses ne saura l’éclairer, détenant en lui la solution.

Tout au mieux, les réponses apportées par les autres ne feront que le détourner de son chemin, au pire l’en écarteront.

Un dicton japonais :
本当に、大切なことは教えてくれない、自分で見つけるもの。
A vrai dire, la chose la plus importante, de personne tu ne l’apprendras.
Par toi même trouve un sens à la vie.

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Tōkyō Shinjuku (version noir&blanc) | Éric Petr

ARGENTIQUE OU NUMÉRIQUE ?

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Métamorphoses © Éric Petr | À gauche, photo numérique et à droite, photo argentique

Argentique ou numérique ? 
La question n’est toujours pas désuète.

Aujourd’hui, la qualité du numérique n’est plus vraiment remise en question.  Comparée à celle du film argentique 24x36mm, en termes de définition, elle est sans doute au-delà.  Je laisse néanmoins les nombreux détracteurs apporter leur regard technique et clairvoyant sur ce sujet toujours sensible.

Mais le clivage qui s’est créé à partir de cette course technologique effrénée, renvoie le photographe à une autre réflexion que celle de la simple technique. C’est celle du temps, le temps de l’observation. Le temps de photographier, le temps de ressentir les éléments qui nous entourent.

La photographie numérique dans sa perfection et son assistance démesurée n’a t-elle pas produit de l’image instinctive aux dépens d’un regard plus pertinent et plus sensible ?
La photographie argentique ne semble pas avoir dit son dernier mot dans ce monde de consommation excessive d’images et, où le concept de l’œuvre d’art est mis à mal car, si le négatif existe en termes d’objet (d’art), qu’en est-il d’un RAW ?

A gauche :
Nikon Df 135 mm f8 50iso
Agrandissement 75% Image 2580 x 3870 px (cadrage identique au F3)

A droite :
Nikon F3 135mm f8 Ilford Panf plus
Agrandissement 60% Image 3337 x 5006 px (cadrage identique au Df)

À propos de Métamorphoses

AMOUR, LES 36 VISIONS DE JEAN

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AMOUR 0x38E61301, une des 36 vision de Saint Jean | Éric Petr, 24 décembre 2017

Éric PETR  [ a.m.o.u.r. ] abandon, mouvement, ouverture, univers, 
renaissance



« L’ a.m.o.u.r. est une onde qui traverse les galaxies et irradie notre subconscient. Avec cette série, j’ai voulu me rendre au cœur de cette vibration pour capter cette énergie formidable. »

36 photographies numériques faisant référence aux 36 visions de Jean dans l’Apocalypse ont été prises sur le vif en mode manuel sans utiliser la mise au point automatique et en contrôlant la vitesse et le temps de pause. Elles sont éditées sans retouches et imprimées par les propres soins du photographe sur des papiers d’art épais aux structures mates ou barytées.
De l’expérimentation à la contemplation, du flou à la netteté, de l’éblouissement à l’obscurité, Eric Petr utilise les propriétés de l’accident pour en révéler l’éventail des possibles. La lumière et le temps sont la matière première de son œuvre qui traite du « ça a été » ; une suspension du moment comme l’analysait Roland Barthes. Une croyance spontanée attestant matériellement de phénomènes non physiques du temps passé à jamais disparu. Ce temps qui interroge la mort inévitable de toute chose et sa possible survivance fantomatique dans l’image. Il y a cette fascination pour la tension entre le visible et l’invisible, pour cette tentative d’exprimer ce que l’on ne voit pas et ce qui est indicible. L’artiste souhaite restituer l’énergie ressentie comme une matière visuelle tout en conservant la densité spectrale. 

Ses travaux jouent sur l’apparition de l’image avec le pouvoir de suggérer plus que de montrer. Pressentiment, clairvoyance, dissolution, interprétation… Dans ce continuum de strates, il ne se laisse pas aveugler par les facilités d’un art contextuel. Le positionnement de sa démarche face à l’environnement est un outil de conditionnement et de circonstances. Ses photographies ont été réalisées pendant la procession de Noël 2017 à la Grotte de Sainte Marie-Madeleine, en pleine nuit, dans la montagne de la Sainte Baume.  « Un point de croisements énergétiques où, depuis des millénaires les hommes ont édifié et pratiqué des choses très puissantes d’un point de vue symbolique. » Les émanations du lieu incarné sont autant de fragments autonomes à multiples vitesses. Chaque cliché propulse des éléments dissemblables, redoublant l’altérité de l’appartenance et venant questionner l’identité, le statut de l’événement et sa représentation. Statues de pierre, promeneurs, flambeaux… Des formes sculptées dans la lumière sont traversées par des lignes étincelantes et agitées. Ce sont des phénomènes imperceptibles à l’œil nu, des petits miracles en lévitation. « Ces ondes ont des fréquences qui échappent à notre spectre humain et terrestre. » Le cinétisme n’est pas une illusion d’optique. Eric Petr redonne à voir dans un autre espace, un autre temps. Le regardeur est projeté dans une dimension surnaturelle, hallucinatoire entre la reconnaissance et la désorientation sensorielle où ce qu’il voit et ce qu’il sait est remis en cause.

Tout repose sur l’investigation et la prise de vue qui s’installent dans la lenteur de l’observation, d’un repos. « Lorsque l’obturateur est ouvert, je m’abandonne dans le flux de lumière qui vient à moi (…) Photographier c’est pour moi une véritable méditation. » L’expérience s’appuie en introspection sur des facultés intimes de perception. Dans cette cavité profondément enfouie rien ne se perd, tout est en mouvement et se transforme chaleureusement. Malgré la température glaçante (-10°C) lors de la captation, des émanations de chaleur imperceptibles sont devenues sensibles invitant la force rayonnante à s’envelopper d’un rouge magnétique. « Cette tonalité est l’évocation de l’amour, ce lien fraternel d’hommes et de femmes qui se réunissent dans un élan commun spirituel. »

Eric Petr ouvre l’imaginaire en créant un espace catalyseur de nos croyances. La distance s’effile entre l’irréel et sa représentation. Les potentialités de convictions et d’errance se confrontent et demeurent capturées dans un absolu éphémère où la foi exclusive pour le tangible se laisse mettre à mal par le champ vibratoire de la lumière.


CANOLINE CRITIKS
Les talents émergents de l’art contemporain

http://canolinecritiks.blogspot.fr/

IL Y A DES PHOTOGRAPHIES HORS TEMPS

zzb 0x9909 | Éric Petr

9 lives magazine

Carte blanche à Pierre Leotard : Éric Petr, photographe

#Invité(e) de la semaine, #Photo /// Article du 20 février 2018
https://www.9lives-magazine.com/34300/2018/02/20/carte-blanche-a-pierre-leotard-eric-petr-photographe/

Pour cette première carte blanche, notre invité de la semaine, Pierre Léotard, fondateur des revues Corridor Éléphant et Niepcebook, nous présente le travail photographique de Éric Petr.

« Il y a des photographies hors temps, des photographies dont certains se demandent si elles le sont réellement. Des photographies que l’on pourrait difficilement dater autrement que par la technologie qui a permis de les réaliser. Il y a des photographies qui arrêtent le temps, en tirent le portait et reprennent leur route.
Les photographies d’Éric Petr sont de celles-là. Et l’on se prend à admirer ce que le regard ne voit pas, à se perdre dans l’image  et à y déceler la relativité de l’urgence.
« 
Texte, Pierre Léotard


« Depuis que l’être humain a conscience de son historicité, il s’interroge sur l’essence du temps.
Nous sommes « ici et maintenant » sur cette Terre.
Nous voyons notre passé s’inscrire sur le registre de notre mémoire et notre devenir comme une histoire qui se dévoile au fil du temps et dont nous sommes l’unique protagoniste.
Ce processus dépend d’une inconnue dont le nom serait « temps qui passe ».
Mais ce « temps-qui-passe », peut-on le considérer comme un futur devenant indéfiniment présent ou un présent devenant à son tour passé, voire comme une machine à renouveler perpétuellement l’instant présent ? Mais alors que devient à son tour le passé et d’où vient aussi le futur ? Peut-on en déduire que le futur et le passé sont transmutables ?
Emmanuel Kant appelle le temps et l’espace les deux quanta originaires de notre imagination.
En effet, lorsque nous essayons de théoriser l’espace-temps, nous sommes confrontés aux apories du langage alors qu’avec l’imaginaire, ces notions peuvent être comprises instinctivement.
L’image est la bible des « illettrés », tout comme l’imaginaire serait le thesaurus des mortels.
La structure d’une image est fondamentalement atemporelle et lui permet d’évoquer les idées les plus abstraites sans qu’il y ait besoin de les aborder par le discours ou la mathématique.
C’est précisément dans ce rapport à l’image et au temps que naît ma photographie, au confluent du temps et de la lumière.
On peut y voir dans ses fils de lumière, la matière créatrice du monde, celle d’un monde quantique qui défie nos lois et notre temps, comme l’écriture d’une vibration subliminale.
« 
Texte, Éric Petr

SCRIPTPHOTOGRAPHY | UN MONDE SILENCIEUX

Blog Éric Petr
Dichotomies 2o15 © Éric Petr

Scriptphotography par Giuseppe Cicozzetti
Dans ce magazine, vous ne verrez jamais une mauvaise photo

Sono felice di aprire l’anno 2o18 leggendo questo bellissimo testo di Giuseppe Cicozzetti critico d’arte alla rivista Scriptphotography dedicata alla fotografia contemporanea.

Je suis heureux d’ouvrir l’année 2o18 par la lecture de ce très beau texte de Giuseppe Cicozzetti critique d’art à la revue Scriptphotography dédiée à la photographie contemporaine.

Il y a un monde de silence

Texte traduit de l’italien vers le français

Il y a un monde silencieux et éloigné du nôtre, un monde dont la voix joyeuse, lumineuse ou nocturne et solitaire suggère à ceux qui savent écouter que les matières premières de la photographie ne sont que deux : la lumière et le temps. La lumière et le temps sont le territoire qui intéresse le photographe français Éric Petr. Les œuvres de sa série sont plus que des photographies, ce sont des hommages de dévotion, des cadeaux lumineux à la consistance impalpable de la matière. Éric Petr s’engage avec Lumière et Temps, dans un respectueux corps à corps, un jeu d’approches où tous sont gagnants. La lumière, qui écrit son essence et qui laisse des traces d’elle-même sur chaque surface, ici, dans les œuvres de Petr, est laissée libre de s’étendre.
Elle est incorruptible. Indomptable. C’est fluide et mobile et le temps garantit son flux ou, si vous préférez, elle est laissée libre d’écrire sa propre histoire. Et ce que nous lisons, ou plutôt, nous observons, est une chaîne dans laquelle chacun des éléments nous permet de l’admirer dans le dynamisme ininterrompu des luminescences qui sont devenues matière.
Le statisme est vaincu. Ici, le flux libre, nous assistons à un florilège des formes. La lumière, sortie de son état matière, se produit en apparences ectoplasmiques avec une beauté irréfutable, comme des éclats sur un univers sombre. D’autres fois, c’est une esquisse timide, allusive, suggérant presque une présence latente qui va bientôt menacer d’inonder la scène. Et parfois, le caractère bienveillant de la lumière, tenu par la main du Temps, se produit en formes qui nous rappellent quelque chose : bien que l’on ne s’en souvienne pas, nous n’attendons pas de retrouver sa mémoire : il y a une magie, même dans le secret ; et devant un tel spectacle plus qu’engagés dans une réponse, nous sommes appelés à l’admiration. Chutes de lumière, jeux de lumière. Une lumière liquide, légère, mobile et active.
Éric Petr nous appelle à assister à l’invisible, il nous invite à voir l’insaisissable s’arrêter à jamais dans ses prises de vues, alors que nous restons conscients d’avoir assisté à un prodige. En outre, nous sommes témoins du déclenchement d’une énergie primordiale dans laquelle les éléments possèdent une force indomptable, ancestrale et à ce tumulte nous demandons d’être transpercés.
Éric Petr sait comment agir et nous emmène dans un voyage « électrique » où, avec la maîtrise d’un chef d’orchestre, il dirige avec ordre la luminescence scintillante d’une matière devenue soliste : la lumière écrit son histoire et sans rien omettre. La voilà dans sa transformation des fissures sombres, avaler l’espace amorphe des ténèbres, se libérer du pouvoir spectrométrique de la «chroma» et rassembler chaque composante pour donner corps à une cascade de vie.
Parce que la lumière dans les photos de Petr est la vie qui se propage et grave son passage avec une entaille dans l’obscurité. Les travaux d’Éric Petr, sa recherche est la tentative d’une restitution, donner chance à la lumière de se dédouaner du débat qu’on la voit primaire avec les ombres pour qu’elle assume définitivement le rôle de protagoniste, rôle qui nous a convaincus de ce choix.

© Giuseppe Cicozzetti

Lire l’article et voir les images

https://www.facebook.com/scriptphotography/posts/387183108404241

C’è un mondo silente

Original text in Italian 

C’è un mondo silente e distante dal nostro, un mondo la cui voce gaia e luminosa o notturna e solitaria suggerisce a chi sa ascoltarla che due e non altre sono le materie prime della fotografia: Luce e Tempo. Luce e Tempo sono il territorio che interessa il fotografo francese Éric Petr. I lavori delle sue serie sono più che fotografie, essi sono omaggi devozionali, luminosi tributi all’impalpabile consistenza della materia. Éric Petr ingaggia con Luce e Tempo un rispettoso corpo a corpo, un gioco di avvicinamenti in cui a vincere sono tutti. La luce, che scrive la sua essenza e che lascia segni di sé su ogni superficie qui, nei lavori di Petr è lasciata libera di dilagare. 
E’ incorrotta. Indomita. E’ fluida e mobile e il Tempo ne garantisce il fluire o, se preferite, è lasciata libera di scrivere il suo racconto. E quanto leggiamo, o meglio, osserviamo, è un ordito nel quale ciascuno degli elementi lascia che si ammiri nel dinamismo irrefrenabile di luminescenze divenute materia. 
La staticità è sconfitta. Ecco dunque, poi che il flusso è libero, assistere a un florilegio di forme. La Luce, scardinata dall’impianto fisico, si produce in apparenze ectoplasmatiche dalla bellezza inconfutabile quali schegge su un universo buio. Altre volte è un accenno ritroso, allusivo, quasi a segnalare una presenza latente che presto minaccerà di inondare la scena. Ma poi, succede talvolta, la natura benevola della Luce, tenuta per mano dal Tempo si produce in figure che ricordano qualcosa: sebbene non ci sovvenga non ci attardiamo a recuperarne il ricordo: c’è una magia anche nel segreto; e davanti a un tale spettacolo più che impegnati a una risposta siamo chiamati alla sua ammirazione. Cascate di luce, giochi di luce. Una luce “liquida”, mobile e attiva. 
Éric Petr ci chiama ad assistere all’invisibile, ci invita a vedere l’inafferrabile fermato per sempre nei suoi scatti, mentre a noi resta la consapevolezza d’avere assistito a un prodigio. Di più, siamo testimoni dello scatenarsi di un’energia primordiale nella quale gli elementi posseggono un’ancestrale forza indomabile; e a questo tumulto noi chiediamo d’essere trafitti. 
Éric Petr sa come agire e ci accompagna dentro un viaggio “elettrico” dove con la maestria d’un direttore d’orchestra dirige con ordine le scalpitanti luminescenze di una materia divenuta solista: la Luce scrive la sua storia e senza omettere nulla. Eccola dunque mentre si trasmuta dalle fenditure più oscure, inghiottire lo spazio amorfo del buio, liberarsi nella potenza spettrometrica del “chroma” e chiamare a raccolta ogni singola componente che ne compone la natura per dare vita a una cascata di vita. 
Perché la Luce nelle fotografie di Petr è vita che dilaga, che incide il suo passaggio con uno squarcio nelle tenebre. I lavori di Éric Petr, la sua ricerca è il tentativo di una restituzione, dare alla Luce cioè la chance di svincolarsi dal dibattito che la vede comprimaria con le ombre perché assuma definitivamente il ruolo di protagonista, parte che una volta ottenuta ci convince della scelta.

© Giuseppe Cicozzetti

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L’ŒIL DE LA PHOTOGRAPHIE | INTERVIEW

L'Œil de la photographie

Éric Petr, un coup de cœur de l’Éléphant

Éric Petr est un artiste-photographe français, né en 1961. Il vit à Marseille et promène son appareil photo, en toute discrétion, en des lieux publics et sacrés. Ses photographies éblouissent, émerveillent par leur beauté, le jeune enfant ; elles subjuguent, étonnent l’admirateur averti. Éric Petr, à 7 ans, était un précoce et talentueux « déclencheur ». Cet auteur est resté sans maître et humble. Ses photos, variations de lumière, résument ce qu’est la vie : fragilité et grandeur.

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Interview

Comment définiriez-vous votre photographie ?

Ma photographie est une réflexion sur l’essence de la lumière. Elle questionne sur ce que l’observation imposerait certaines limites à notre perception du réel. Elle montre la fragilité et la beauté de la vie.

Pourquoi avoir choisi la photographie ?

Je ne l’ai pas choisie, elle s’est imposée à moi comme si dans ma mémoire subconsciente quelque chose m’avait toujours relié à elle.
Quand je regarde dans l’œil de mon reflex, une distance avec le monde se produit et cette distance est celle qui me donne le recul nécessaire pour me sentir en phase avec ce monde.
Depuis que j’ai regardé, tout jeune, à travers le viseur du 6×9 que m’avait prêté mon père, j’ai été fasciné par cette ambiguïté éprouvée à être tour à tour observateur et acteur de son observation.
La photographie est pour moi le moyen de libérer une écriture inconsciente, dominée par une pulsion instinctive, l’inspiration.

Comment êtes-vous arrivé à ce type d’images ?

C’est un long parcours mais, quand j’y pense finalement, tout est assez cohérent.
J’ai toujours eu le désir d’écrire la trace invisible de l’interconnexion des éléments de l’univers et la relation qui nous lie avec eux.

Avec quel matériel travaillez-vous ? Pourriez-vous expliquer votre technique ?

Je travaille essentiellement avec un Nikon F3 et un Nikon Df donc, avec l’argentique et le numérique.
Je n’utilise jamais de zoom pour préférer les vieux objectifs qui ont une âme et avec lesquels je ressens une belle énergie.
Je n’utilise pas de programme, je suis toujours en mode B (Bulb) et je n’utilise jamais le mode de mise au point automatique. La sophistication des appareils modernes me gêne et m’ennuie plutôt qu’autre chose.
J’ai un peu l’impression, lorsque je me retrouve avec de vrais photographes, de faire partie d’un monde qui n’existe plus.
Mais dans un sens, comme mes photos parlent d’intemporalité, ça leur va bien.

Vos séries sont-elles réfléchies avant la prise de vue ? Si oui comment naissent-elles ? Si non, comment naît la série ?

Dans mon esprit, mon négatif est la toile du peintre et la lumière, son pinceau. Dans la problématique posée, le rai de lumière est fixe ; c’est l’appareil qui doit être mobile. Comme si le peintre devait bouger sa toile pour peindre avec un pinceau fixé au mur. C’est ainsi que je photographie.

Je vais donc composer mes couleurs, dessiner mes formes, mettre en vibration des lueurs que j’extrais de lieux éternels et chargés d’une énergie particulière, pour écrire des histoires célestes de ce pinceau de lumière.
La question que je pose ici : qui tient ce pinceau ?
Ne serait-ce pas celui qui se trouve derrière la lumière, justement ? Cette connaissance qui précède la lumière ? Cet espace qui voit ce que voit la lumière ? Cet instant qui précède le Big Bang ? Ce trou noir qui renferme les secrets de l’univers et qui nous sont délivrés, sous la forme d’une écriture codée et poétique, sur ma pellicule ?

Mes séries sont toutes issues de cette même réflexion : la représentation de corps célestes, invisibles dans notre système en, seulement, trois dimensions.
Chaque série montre une dimension différente de ces corps.
Pour mieux comprendre, imaginons un volume suspendu dans l’espace. Imaginons également que nous projetions une source de lumière sur ce corps. Nous obtiendrions alors des formes réfléchies par la lumière, sur un mur opposé, de différentes structures, selon que la source d’éclairage est d’un côté ou de l’autre du volume. Les différentes images projetées de ce corps donneront une lecture multiple de ce qu’il est réellement. Pour autant, aucune des formes projetées ne sera inexacte, ni même exacte. C’est uniquement la multiplicité en série de ces formes projetées qui apportera une définition plus précise des caractéristiques du volume éclairé.
Mes séries fonctionnent comme ces projections. Chaque série montrera une seule dimension de l’univers mais l’ensemble de mes séries apportera autant de facettes que l’univers a de dimensions.

Qu’est-ce qu’une photographie réussie ?

Une photographie réussie est une photographie qui traversera les temps sans jamais livrer son mystère. C’est son intemporalité qui fera d’elle son éternelle contemporanéité.

Qu’aimeriez-vous photographier que vous n’avez pas encore fait ?

Mon rêve serait de photographier ce qui précède le Big Bang, juste pour me rassurer et me dire que notre univers n’est qu’une fraction d’étincelle dans un monde perpétuellement en mouvement et non pas un monde figé dans une parenthèse, un monde sans père.

Que vous inspire le figuratif ?

Le figuratif fixe les éléments. Il nous assure que nous sommes.
Il nous rassure au sens que ce que nous pouvons voir, est. Il crée une image figée de notre présent. Cette image prend une dimension atemporelle à travers laquelle notre esprit peut voyager dans l’espace-temps de notre imaginaire.

L’Œil de la photographie, Avril 2017